lundi, novembre 14, 2005

10 - Amoureuse

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Le mariage de Séverine s’était déroulé en mars sous la pluie. Ce printemps laissa place dans ma vie à une période de grande méfiance. Pas envers les hommes, mais envers moi-même.
M’être jetée ainsi sur Dimitri puis sur Tugdual, sans distinction, me faisait réaliser que j’étais dotée d’une libido fort envahissante, qui ne se satisferait pas sans protester de mes belles résolutions sentimentales.

Je fuyais désormais les réunions où je risquais de croiser quelques célibataires, car je sentais bien que j’étais prête à m’attacher au premier venu. On est cœur d’artichaut ou on ne l’est pas.
Cela ne tarda pas. Je tombai à nouveau amoureuse d’un homme marié. Un de mes clients. Ce n’était pas le premier venu. C’était un homme fin, cultivé, charmant, pétri de doutes sur sa propre vie, bien sûr, mais tellement pudique et délicat. Je ne le connaissais qu’à peine lorsque nous tombâmes dans les bras l’un de l’autre à la faveur d’un soir tiède du mois de mai.
Notre liaison fut ravageuse à tout point de vue.
Ce sentiment puissant me fit complètement basculer dans l’excès. Plus rien n’existait que cette relation, mon comptable tirait des sonnettes d’alarme désespérées ne voyant pas les factures rentrer, et je continuais à m’ingénier à trouver tous les moyens pour entrer en contact avec lui, passer du temps en sa compagnie...
Puis, au cours de nos longues conversations, je réalisai que sa vie, concrètement, ne s'accommodait pas plus de cette situation que la mienne.
Je le mis au pied du mur, à peine un mois après notre rencontre. Ma cousine me dit que j’avais battu des records de vitesse. Venant d’elle, je me demandais comment prendre la chose…
Quoi qu’il en soit, la rupture me laissa exsangue, mais la conscience droite, et le fait que la relation n’avait que peu duré, me permirent d’en faire le deuil assez rapidement.

Aimer sans lien, ce n’est pas de l’amour, ça relève de cette forme de sentiment qu’on entretient pour les morts. C’est du souvenir.

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2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Même pas le temps d'un haletant Pictionnary entre amis, tu déconnes.

mardi, novembre 15, 2005 12:36:00 AM  
Blogger Ardente said...

Harry et Sally avaient le temps de ça, c'est vrai.

mardi, novembre 15, 2005 9:21:00 AM  

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