lundi, novembre 07, 2005

9 - Blogging

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L’idée que Dimitri soit Laigle, le blogueur le plus mystérieux de l’ouest, la langue toujours affûtée, bien trempée dans l’acide, et redoutablement cruelle, m’avait passablement sonnée.

La manière dont il avait l’habitude de relater ses aventures sur son site me laissait à penser qu’une quelconque relation avec lui donnerait lieu à un déballage in extenso de mes plus riches défauts aux yeux du tout internet, et bien que je sois parfaitement anonyme derrière mon pseudonyme de commentatrice, je ne doutai pas que certaines de mes connaissances, présentes au mariage, me reconnaîtraient aisément et n’hésiteraient pas à faire leurs gorges chaudes de cette distrayante petite note que je voyais écrite d’ici…
J’avais donc sans peine tiré un trait sur mon attirance pour son magnétisme, et avait poursuivi la soirée en compagnie de Tugdual qui avait compris sans mot, à ma froideur soudaine, qu’il était vain d’insister.
Nous dansâmes lui et moi l’essentiel du bal. Moi qui avais peur de me ridiculiser une nouvelle fois, je dois à l’honnêteté de dire que la soirée se passa idéalement ; son humour, ses attentions prévenantes allégeaient l’atmosphère, le simple fait qu’il ne soit pas revenu à la charge m’avait largement détendue et, pour couronner cette franche décontraction, nous formions un couple très uni sur la piste. Il savait me serrer assez pour me guider et pas trop pour me laisser la liberté de mes mouvements, et je l’accompagnais en rythme, avec fluidité. C’était un plaisir divin, chaleureux, sans arrière-pensée, et cela nous permit de devenir véritablement amis.

A l'inverse, je ne dansai guère avec Dimitri, avec qui je me raidissais comme un bâton de chaise. N’eût-ce été la sueur qui trempait la chemise de son costume, il était trop séduisant pour la tranquillité de mes hormones.


Je revis Tugdual régulièrement par la suite. Il était Malouin, mais nous échangions beaucoup par courriel. Il s’intéressa aux blogs à mon instar, finit par en écrire un. Cela me ravissait car il avait un style enlevé et léger, aussi boute-en-train que dans la vie ; il devint vite d’ailleurs la coqueluche de la blogobulle.

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