mardi, octobre 11, 2005

5 - Rétroviseur

Lire le préambule - 1 - 2 - 3 - 4

Cependant, l’attitude qu’elle avait eue ces quelques mois entre les quatre murs qui m’abritaient seule désormais, m’avait quelque peu révélé mes propres contradictions. J’étais une âme assoiffée de romantisme, et le sexe pour le sexe ne me paraissait rien moins qu’entièrement dénué d’intérêt.
Ma vie était emplie de non-sens. Mes amants me tournaient le dos sans regrets, sans peine… et je n’en avais pas davantage à leur égard. Même si je n’en changeais pas chaque soir, exercice qui eût été périlleux et compliqué pour une femme débordée comme je l’étais, je voyais bien que leur place dans ma vie équivalait à des soirées théâtre, musique, sorties entre amis, le souvenir en moins.
Le plaisir éphémère me devenait banal et routinier. Et cela en était affligeant.
A un certain point, je préférais un bon livre, un disque de jazz et un verre de Pessac Léognan Château Brown 1991 à une occupation physique certes assez saine, mais sans aucun piment – fût-ce avec Laurent De Vargas dont je ne tarissais pourtant pas d’éloges au cours des soirées-filles auprès des oreilles envieuses et concupiscentes de mes copines-mariées-deux-enfants-vie-sexuelle-niveau-chaussettes.
J’en étais consciente, j’allais tôt ou tard abandonner, au moins partiellement, mon choix de vie.

Il me fallait donc trouver d’autres viatiques à ma soif débordante de contacts humains.

Je trouvai d’abord à apaiser ma solitude dans de menues activités de charité chrétienne, telle que sortir le chien de ma voisine de 76 ans, dénoyauter les cerises de ma mère pour qu’elle en fasse des confitures… tout cela n’eut qu’un temps, assez court, quand je réalisai que le lendemain on m’en demanderait quatre fois plus, et qu’en outre cela donnait lieu à des discussions aussi insipides que déplaisantes sur les sujets les plus divers et de préférence entraînant des complaintes de tous ordres et des questions toutes plus gênantes les unes que les autres sur mon état quasi statutaire de vieille fille.
Négocier la suite fut donc assez délicat.

Je choisis le virtuel.

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1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Merci. Très flatté.

jeudi, mai 18, 2006 3:37:00 PM  

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